Le 16 mai 2020, les 22 pôles régionaux d’économie sociale du Québec ont signé et diffusé cette lettre dans les journaux de la Coopérative nationale de l’information indépendante, dont Le Soleil. Nous affirmons qu’il est crucial d’inclure des mesures concrètes pour une transition écologique et sociale dans le plan de relance économique du Québec.
Pour une relance écologique et sociale
Le gouvernement actuel gère une situation en tous points hors du commun : une crise sanitaire qui engendre une crise économique dans un contexte d’urgence climatique. Le Plan de relance économique qui s’écrit présentement par le gouvernement du Québec sera névralgique pour notre avenir collectif. Des crises d’envergure d’ordre alimentaire, sanitaire, sociale vont se répéter fréquemment si des mesures importantes ne sont pas prises pour faire face aux changements climatiques.
Le moment est critique car des investissements colossaux se font présentement et se feront dans les prochains mois pour relancer l’économie du Québec. Ces investissements créeront un endettement public important avec lequel nous devrons conjuguer à long terme. Malheureusement, il est justifié de craindre que dans les prochaines années cet endettement sera toujours évoqué par nos dirigeants pour éviter de prendre les mesures permettant une réelle transition écologique et sociale. C’est pourquoi il faut absolument allier urgence budgétaire et urgence climatique en intégrant la logique de développement durable dans la présente vague d’investissement public. Un virage vert s’impose, et ce, dès maintenant!
Cette transition se doit également d’être sociale. En effet, nous croyons qu’il faut rétablir une équité dans la société québécoise par de nouveaux rapports à la démocratie, à la consommation, aux relations sociales et au travail. La crise de la COVID-19 est une occasion de renouveler nos façons de vivre ensemble et de repenser notre modèle économique et social.
Cette crise sanitaire a mis au grand jour dans les médias des enjeux dont on parle trop peu souvent : conditions de vie des aînés, conditions de travail des infirmières et préposées, négligence parentale, violence conjugale, etc. Dans ce contexte, le Plan de relance économique devrait avoir également pour objectif de diminuer les inégalités sociales. Rappelons-nous que le Québec est reconnu comme étant la société la plus égalitaire en Amérique du Nord, que c’est l’une de nos distinctions. Nous pouvons et nous devons nous servir de cette sortie de crise pour améliorer la qualité de vie de tous et toutes, et ainsi être encore davantage en cohérence avec nos valeurs.
C’est dans ce contexte historique et cette urgence d’agir que nous, les 22 Pôles régionaux d’économie sociale du Québec, donnons notre soutien au groupe des 15 leaders (G15+) qui propose au gouvernement une vision et des solutions réalistes pour lancer le Québec dans cette transition.
Le Québec est un leader international en économie sociale et est reconnu pour ses idées porteuses et innovantes. L’économie sociale a été un acteur important des relances économiques de 1996 et 2009 et cette fois-ci encore, nous réitérons au gouvernement notre volonté de collaborer pour dessiner le Québec de demain.
Félix Bussières, Capitale nationale
Lynn O’Cain, Mauricie
Jacques Bérubé, Bas-St-Laurent
au nom des 22 Pôles régionaux d’économie sociale du Québec