Il faut quand même le souligner, le remarquer et s’en réjouir : en cet automne 2016, nous assisterons à la 8e édition des Semaines de l’économie sociale dans notre région de la Capitale-Nationale. Pas que ça fait 8 ans que l’économie sociale existe ! Mais 8 ans qu’à chaque automne, le mouvement régional de l’économie sociale, mobilisé autour du Pôle des entreprises d’économie sociale, met en évidence les initiatives et les entreprises de l’économie sociale chez nous.
Ce n’est pas rien. Ce n’est pas rien parce que, d’année en année, on constate l’affirmation de l’entrepreneuriat collectif – coopératives, associations et mutuelles, qui se déploie dans à peu près tous les secteurs d’activité.
La preuve de cela ? Nous voilà en 2016 partenaires du développement municipal !
Au début, en 2009, nous organisions les semaines de l’ÉS pour sensibiliser, expliquer, présenter l’économie sociale, ses idéaux, ses entreprises et ses projets : se connaître, se faire connaître, se reconnaître à travers une multitude d’activités sur tout le territoire. D’année en année, nous avons parlé entre autres de la relève, des opportunités de carrière en économie sociale, de développement durable, de marketing, etc. On a souligné les retombées et les bons coups des entreprises collectives, on a aussi honoré des travailleuses et des travailleurs de cette économie de proximité dans nos villes et nos villages.
Remarquez qu’il y a encore tout cela dans l’édition 2016, c’est certain ! Mais aujourd’hui, y’a une différence qu’il faut noter : on sent et on voit la maturité des personnes, des projets et des entreprises de l’économie sociale, la confiance en elles et en leur développement. Comme un moteur qui ronronne, qui fait lentement mais sûrement son chemin hors des sentiers battus, sur des voies souvent inexplorées, balisées par la rigueur et le bien commun. Malgré l’austérité (oups, excusez le mot que l’on ne saurait prononcer !).
Comme un moteur qui ronronne, qui fait lentement mais sûrement son chemin hors des sentiers battus, sur des voies souvent inexplorées, balisées par la rigueur et le bien commun.
Pourtant, nous avons tous été témoins, au fil de ces années (et parfois encore maintenant ?) de la position de certains détracteurs : celles et ceux, au regard et au verbe assurés, à la bourse non déliée, fins connaisseurs des théories économiques néolibérales et grands défendeurs du libre marché, qui y ont vu une économie de pauvres ou une pauvre économie sans colonne vertébrale, vouée à la petitesse et surtout sans ambition. Bizarre… puisque l’économie sociale cumule au Québec 7000 entreprises, 150 000 emplois et 10 % du produit intérieur brut, soit 35 milliards $… Vraiment bizarre…
Oui, ils nous ont fait réfléchir sur nos croyances et nos valeurs et nous avons affirmé encore davantage nos croyances et nos valeurs. Par les forces tectoniques de l’économie du libre marché, nous avons mieux défini notre image, nous avons affiné notre expertise en exerçant notre rigueur et notre professionnalisme. En fait, au fil de la dernière décennie (ou presque), nous avons confirmé nos choix et amélioré nos pratiques afin de créer une communauté d’affaires diversifiée, différente, compétente et complémentaire, cela par un entrepreneuriat collectif qui sort des cadres connus. On appelle ça l’innovation.
Hommage aux présidentes et présidents d’honneur qui depuis 2009 ont conduit les semaines de l’économie sociale : les Garry Lavoie, Serge Kirouac, Sandra Turgeon, André Poitras, Carole Verreault et Yves Neveu sont de précurseurs et des bâtisseurs de l’économie sociale et solidaire. On les en remercie sincèrement.
Cette année, signe des temps, la présidence d’honneur est reprise par le maire de Québec, Monsieur Régis Labeaume. La ville de Québec s’inscrit elle aussi dans la mouvance du Forum mondial de l’économie sociale qui s’est tenu à Montréal en septembre dernier, sous le thème Gouvernements locaux et acteurs de l’économie sociale – Alliés du développement intelligent des villes.
On le constate partout dans le monde maintenant : l’économie sociale répond à des défis pour imaginer et réaliser des villes et des communautés responsables et durables, de concert avec les administrations municipales et avec les secteurs publics et privés.
L’économie sociale et les entreprises collectives proposent et offrent des solutions à la mesure des communautés locales. Elle ouvre des portes, elle suscite des débats, elle place la démocratie au cœur de son fonctionnement, elle résout des problèmes. Elle évolue, par les gens qui la portent. Elle a parcouru bien des chemins, bien des routes non pavées, elle avance et rencontre aussi ses propres défis. Alors ce n’est pas fini !! Loin de là, nous avons un avenir à construire ensemble, avec tant de gens de tant d’horizons.
Et vous, qu’en pensez-vous ? Comment voyez-vous ce que nous avons vécu depuis 10 ans et les défis qui nous animent ? Écrivez-le !